Ne commettons pas la faute de remettre plusieurs centaines de tonnes de plomb sur cet édifice !
Communiqué de presse de l’Association des Familles Victimes du Saturnisme – 19 juin 2020.
Un article du Figaro du 2 juin nous informe « qu’une majorité se dessine », au sein du comité compétent, pour reconstruire la flèche de Notre-Dame « à l’identique », c’est- à-dire en utilisant à nouveau 500 tonnes de bois et 250 tonnes de plomb ! « Et cela va se décider très rapidement » nous précise l’article.
Il n’y aurait donc ni « concours international pour la reconstruction de la flèche », tel que souhaité initialement par le Président de la République, ni « grande consultation des Français » telle qu’avancée par le ministre de la culture. Les Français, et les étrangers, seraient simplement invités à verser leur obole, nécessaire au financement de la reconstruction, sans avoir à donner leur avis.
Demain, très probablement, par souci de cohérence architecturale, on nous indiquera qu’il faudra reconstruire la toiture de la cathédrale « à l’identique » en utilisant une nouvelle fois 210 tonnes de plomb… Cela ferait 460 tonnes de plomb au total.
N’a-t-on rien appris de l’incendie de 2019 quant à la toxicité redoutable du plomb aussi bien pour la population, notamment pour les jeunes enfants et les femmes enceintes, que pour les professionnels du bâtiment pour lesquels l’inspection du travail a obtenu la suspension du chantier faute de respect de la réglementation relative à la protection des travailleurs ?
Faut-il qu’à l’occasion de ce chantier emblématique, qui sera suivi par le monde entier, la France donne l’image d’un pays archaïque reproduisant « à l’identique » l’utilisation d’un matériau toxique et aisément substituable pour ce qui est de la toiture (la plupart
des cathédrales disposent d’une toiture en cuivre -métal non toxique et offrant une meilleure résistance au feu que le plomb – ou d’ardoises).
Quant à la flèche d’Eugène Viollet-Le-Duc, il suffit de rappeler les propos de son auteur en matière de restauration des monuments historiques : « restaurer un édifice, ce n’est pas […] le réparer […], c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné ». C’est ce qu’il fit avec brio pour la restauration de Notre-Dame aux XIXème siècle, notamment pour sa flèche toute droite sortie de son imagination. Qu’on laisse donc, aujourd’hui, les architectes et les artistes de notre temps s’exprimer à leur tour avec des matériaux adaptés aux enjeux de santé publique !
Quant à la Charte de Venise, invoquée par certains, pour « que l’on restaure les monuments historiques dans le dernier état connu », il convient de rappeler que cette charte, adoptée au niveau international par des architectes et des techniciens des monuments historiques, constitue un texte de référence dépourvu néanmoins de valeur juridique contraignante pour les Etats dans la mesure où il n’est pas ratifié par ceux-ci. Ajoutons que cette charte n’a pas envisagé le cas auquel nous devons faire face : faut-il au nom du respect absolu des précédents architecturaux perpétuer à l’infini l’usage de matériaux toxiques et donc dangereux pour l’Homme ?
Pour toutes ces raisons l’Association des familles victimes du saturnisme (AFVS) appelle solennellement :
• le Président de la République à faire prévaloir, dans une période qui nous en rappelle l’absolue nécessité, le principe de précaution et l’impératif de santé publique qui doivent conduire à renoncer à l’usage du plomb dans la restauration de la cathédrale Notre-Dame.
• l’ensemble des personnes, l’ensemble des élus et candidats aux élections municipales de la ville de Paris et l’ensemble des organisations, qui ont un réel souci de préserver la santé publique, à faire entendre résolument leur voix pour que l’usage du plomb soit totalement prohibé dans la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame. Ce monument historique connu dans le monde entier, symbole de la ville de Paris et de notre pays, mérite plus que tout autre d’être restauré dans des conditions qui soient absolument incontestables à tous points de vue.
Contact: AFVS : 09 53 27 25 35
Mathé Toullier : 06 62 78 59 75
ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES DU SATURNISME
20 Villa Compoint 75017 PARIS
Tél : 09 53 27 25 45 fax : 09 58 27 25 45
mail :afvs@afvs.net site www.afvs.net
Commentaire de l’Association Henri Pézerat : Et pourquoi pas reconstruire des usines et des HLM avec de l’amiante…..pendant qu’on y est ?