Dans les années 1980-90, Henri Pézerat avec son équipe de recherche et Annie Thébaud-Mony avec la sienne ont, à la demande de Pierre Sanchez, délégué mineur CGT de la mine d’or de Salsigne, mené plusieurs enquêtes en lien avec le CHSCT sur la toxicité du minerai (Henri) et sur les maladies professionnelles chez les mineurs et ouvriers des « Mines et Produits Chimiques de Salsigne » (Annie) (voir en PJ un article d’Annie Thébaud-Mony).
A l’époque le procédé de traitement du minerai relevait de la pyrométallurgie, c’est-à-dire qu’après concassage, le minerai était introduit dans des fours à très haute température. De l’arsenic était récupéré sous forme de d’anhydride arsénié, un pesticide du bois particulièrement toxique, et vendu comme tel aux Etats-Unis, qui, eux, au début des années 1980, avaient interdit ce type de « valorisation » des sous-produits miniers.
Au début des années 1990, le CE des MPCS est consulté pour un changement de procédé de traitement du minerai. Il s’agit d’adopter un traitement à froid par cyanuration. Dans ce procédé, il n’y a plus de récupération de l’arsenic qui demeure dans des boues, remarquablement toxiques. Henri Pézerat s’était élevé contre cette décision qui transférait le risque de l’usine vers l’environnement.
Les exploitants avec l’autorisation de l’Etat ont installé au dessus de l’exploitation minière – en surplomb de la vallée de l’Orbiel, affluent de l’Aude qui traverse Carcassonne – des « plages » destinées à recevoir ces boues chargées en arsenic pour l’éternité.
Et ce qui devait arriver arriva… Les plages ont débordé et l’arsenic contamine rivières et sols en contrebas.
L’article de Médiacités résume sobrement la menace qui pèse sur les pompiers, sauveteurs et bénévoles étant intervenus suite aux inondations catastrophiques d’octobre.
Pour en savoir plus, voir le site de l’association « Gratte-Papiers » : https://www.gratte-papiers. org/