L’usine Harsco Metal a cessé ses activités à Sauvigny-les-bois.
Des questions persistent quant au devenir des salariés
et quant à la pollution générée par le crassier
Entreprise de traitement des déchets sidérurgiques, Harsco-métal a annoncé sa fermeture le 14
décembre 2017. L’association Henri Pézerat, dont le collectif Stop Pollutions Imphy-Sauvigny les
Bois (Nièvre) est une antenne, s’est mobilisée depuis novembre 2016 pour faire cesser une
situation catastrophique en matière de pollution environnementale. L’association a pris à sa charge
les frais concernant des prélèvements faits sous huissier, chez des particuliers et en bord de Loire,
dans le but de consolider le dossier pour une action éventuelle devant les juridictions civiles ou
pénales.
Les analyses ont été effectuées par le laboratoire Analytika, montrant de façon irréfutable la
présence de nombreux composés minéraux toxiques. Par ailleurs, toujours à l’initiative de
l’association Henri Pézerat, plusieurs actions de solidarité ont été menées, en particulier des
rencontres avec le Comité Amiante Prévenir et Réparer (CAPER) des Ancizes, association qui a
lutté aux côtés du syndicat CGT de l’entreprise Aubert et Duval, pour l’inscription du site sur la liste
des entreprises ouvrant droit à la cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante
(ACAATA). Le CAPER a également soutenu l’action de l’ancien maire des Ancizes, Pascal Estier,
qui a obtenu une mise en sécurité du crassier d’Aubert et Duval, à la charge de la firme elle-même
et non du contribuable.
Une projection du film ‘’Les Sentinelles’’ a eu lieu à Imphy en mai 2017 avec la participation du
CAPER des Ancizes, mais aussi celle d’associations de lutte contre l’amiante de la région Centre
et de la région Auvergne : Adeva Centre, Caper Bourgogne. En lien avec les avocats, Annie
Thébaud-Mony suit ce dossier avec André Picot et Stéphane Garcia de l’Association Toxicologie-
Chimie (ATC). Concernant l’action en justice, des démarches ont été engagées vis-à-vis du préfet
par Maître Lafforgue en défense des préjudices subis par des riverains, intitulée « Réclamation
préalable indemnitaire », dont l’objectif est de porter le litige devant les juridictions administratives.
C’est dans ce contexte que la fermeture de l’activité a été annoncée le 14 décembre 2017, sans
plus de précision quant aux conditions et modalités de cette fermeture, ce qui pour l’association
Henri Pézerat soulève plusieurs questions. La première concerne les anciens salariés. Quelles ont
été les conditions salariales de l’arrêt de leur activité ? Ils sont eux-mêmes particulièrement
concernés par l’exposition aux polluants présents sur le site. Une attestation d’exposition aux CMR
(y compris l’amiante) leur a-t-elle été délivrée ? Compte tenu des expositions subies, comment
pourront-ils se prévaloir d’un droit au suivi post-exposition puis post professionnel ? La seconde
question concerne le devenir du crassier. Comment sera-t-il mis fin à la pollution de l’air, des sols
et de l’eau par les substances toxiques contenues dans les déchets qui le composent ? Quels sont
les plans de mise en sécurité de ce crassier, dont l’exploitation en vue de la récupération des
terres rares pendant plusieurs années a considérablement accru les risques de pollution
environnementale ?
À l’écoute des membres du collectif, l’association Henri Pézerat continuera son action pour que
cesse la pollution environnementale, mais aussi pour que les anciens travailleurs du site accèdent
à leurs droits.
Contact : Annie Thébaud-Mony 06 76 41 83 46 ; Nicole Voide 01 48 53 31 45.